Anecdotes

Extrait de "L'echo du merveilleux". Edition 1897-1914.

  Notre article sur le château de la Commanderie, à Villefranche-sur-Cher, nous a valu un certain nombre de lettres. Nous en reproduisons deux qui intéresseront sans doute nos lecteurs.

   Voici celle que nous adresse M. Ed. Dace :

                                Paris, le 8 février 1906.
      Monsieur,

  L'aimable accueil que vous avez bien voulu faire à mes lettres précédentes m'encourage à vous communiquer quelques réflexions suggérées par votre
dernier article : « Un château hanté ».
  Je le fais d'autant plus volontiers que j'ai la même conviction que vous; savoir : qu'il faut, en règle générale, la présence d'un médium pour permettre la
production des phénomènes dits de hantise. Mais si nous réfléchissons au rôle du médium, voici ce que
nous établissons :
  Une volonté hostile— peu importe son origine emploie pour se manifester une certaine modalité de vie qu'elle détourne de sa destination normale. Cette
modalité vivante est extériorisée par un être : le médium. Or, chacun sait quelle fatigue résulte pour ce malheureux d'une aussi criminelle tentative. C'est
bien sa vie qui est l'agent transmettant des manifestations observées.
   Maintenant, voyons, si vous voulez bien, quel est l'arsenal du sorcier lorsqu'il fait une évocation. En premier lieu se place, le sang frais, d'où émane de la
vie, et certains animaux réputés pour leur extraordinaire vitalité. Et si vous demandez à ces êtres pourquoi ils procèdent de la sorte, les plus instruits diront justement que la vie en dégagement du sang frais et des animaux évocatoires sera l'intermédiaire entre eux et le plan du mauvais qu'ils aimantent. Alors pour
quoi ne pas songer qu'il est possible que des animaux maléficiés, dans le cas du château de la Commanderie, jouent le rôle de médiums néfastes ?
  Le fait n'est du reste pas exceptionnel et j'en sais d'absolument identiques. Ne serait-ce pas la solution que vous cherchez ?
  Veuillez, Monsieur, bien vouloir m'excuser de la longueur inopportune peut-être de celle lettre, et croire à toute ma considération.

                                                         ED. DAGE.

Cette lettre soulève deux questions qui demanderaient à être traitées dans des articles spéciaux. La première est la question de la médiumnité des animaux La seconde est la question de l'origine ou, plutôt, de la source du fluide vital.
  En ce qui concerne la médiumnité des animaux, nous ne pouvons dire qu'une chose, c'est que nous la croyons possible. La médiumnité consistant dans la
faculté d'extérioriser sa force fiui.dique, il n'y a aucune raison croire que cette faculté est particulière à l'homme. Il est bien plus logique d'admettre que tout
ce qui vit est doué de la même faculté. Mais nous sommes bien obligé de reconnaître que nous raisonnons par analogie et que les observations positivés
font un peu défaut.
   En ce qui regarde la source du fluide, il y â longtemps que cette question nous préoccupe.
   Pour la plupart des personnes qui s'intéressent aux sciences psychiques, ce que nous appelons le fluide se confond avec la force nerveuse. C'est, à notre sens,
une erreur. Nous croyons que le fluide a sa source dans le sang plutôt que dans le système nerveux. C'est, d'ailleurs, ce que croyaient les anciens qui, pour évo-
quer les mânes de leurs ancêtres, c'est-à-dire pour rendre une vie factice à des coques astrales, répandaient le sang des victimes...
   Malheureusement, nos. recherches sur ce point n'ont abouti qu'à dés résultats encore trop vagues, pour que nous puissions faire autre chose,à l'heure actuelle, qu'en signaler la direction.

Nous prions nos lecteurs que cette étude intéresserait de nous communiquer leurs, observations.

un autre article: commanderie.pdf

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