Anecdotes

Extrait de " Journal de la gendarmerie de France." Edition 1839-1920.

  Le 15 juin dernier, vers 6 heures du soir, le jeune Thiseau (Henri), âgé de 13 ans, berger, demeurant à Loreux (Loir-et-Cher), se promenait sur un étang porté par une barque rudimentairement construite par lui, de joncs et de bois assemblés.
  Avec l'insouciance de son âge il voulut traverser, monté sur ce frêle esquif, l'étang large de 100 mètres environ.
  A quelques mètres du bord, le bateau se disjoignit et l'enfant fut précipité dans les eaux profondes de plus de 2 mètres.
  Malgré le grand danger qu'il courait, le jeune Thiseau ne perdit pas son sang-froid, il put, ne sachant pas nager, se raccrocher aux débris de son bateau et appeler au secours.
  A ses cris désespérés, plusieurs personnes accoururent, elles tentèrent, mais inutilement, son sauvetage; un vent assez violent sévissait, éloignait davantage, l'enfant du bord, le rejetant au milieu de l'étang. Il allait infailliblement périr lorsque l'attention du brigadier Lecoq (Louis-Charles) et du gendarme Durlot (Paul-Emile), des brigades de Romorantin, en tournée, fut appelée sur cette affreuse situation.
  L'un et l'autre, aidés de' l'instituteur qui se trouvait par hasard avec eux, se transportèrent rapidement sur les lieux.
  Après de longs et pénibles efforts, et non sans courir de sérieux dangers, il purent retirer le malheureux enfant dont les forces s'épuisaient, et qui allait disparaître.
  Le brigadier Lecoq et le gendarme Durlot ont rempli leur devoir, ils ont fait ce que chaque militaire de la légion eût fait, à leur place.
  Le jeune Thiseau leur devra l'existence; cette pensée sera pour eux la meilleure des récompenses, le colonel y ajoute ses félicitations et les cite à l'ordre du jour de la légion.

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