Histoire I

suite...

...de chacune de ses localités, au point où se trouve actuellement Chabris et où plusieurs géographes l'ont placé.

  Malgré ces témoignages, des archéologues pensent que cette antique cité était exclusivement sur la rive droite du Cher, à deux kms et demi plus au nord, sur l'emplacement de Giévres. Des cimetières gallo-romaines ont été , jusqu'à ce jour, il est vrai, trouvés à Giévres; le dernier a été exploré, en 1865, par M. le curé de la paroisse, qui y a recueilli plusieurs objets antiques. Cela ne nous paraît pas cependant une preuve irrécusable. L'opinion émise par M. de la Saussaye (Antiquité de la Sologne blésoise), que Chabris était situé, à cheval, sur les deux rives du Cher ou aux deux extrémités d'une suite de ponts, nous semble seule admissible. Sans sortir du Berry, Vierzon et Châteauneuf, traversés par le Cher, nous en offrent deux exemples. Et si, ces villes venant à être detruites de fond en comble, l'on trouvait, dans seize siécles d'ici, un document incontesté, comme la carte de peutinger, qui rattachât leurs noms à un lieu donné, irait-on reporter ces noms à un autre endroit, à celui où auraient été les sépultures ? De tout temps  Chabris a été peuplé. Au surplus, il est peu probable que le territoire où se croisaient trois voies aussi importantes que celles de Poitiers, de Limoges et de Bourges, prés d'une rivière comme le Cher, n'ait pas été à toutes les époques couvert d'habitants.

   L'histoire de Chabris serait certainement des plus intéressantes. Mais, en raison des vicissitudes que la localité a subies et des grandes circonscriptions territoriales dont elle fit successivement partie, elle exigerait de longues et laborieuses recherches.

   Nous venons, à la suite de plusieurs individualités bien respectables, appeler de nouveau l'attention sur cete ville et principalement sur son église. Si notre éxposé pouvait contribuer à conserver et à préserver de restaurations défectueuses, ce qui y reste d'interessant pour la sciences, notre but serait complétemenbt atteint...."

 

 

Il est évident que tout le monde ne partage pas cette avis. Chacun a son interprétation...qui vaut ce quelle vaut. A nous de nous faire une idée.

Extrait de "Bulletin monumental" dirigé par M.de Caumont. Edition 1834

  " L'origine de Chabris "Carobriva" est très ancienne, car là était un centre où aboutissaient plusieurs voies romaines. Au VIIème siècle Austrégesile, évêque de Bourges, y fonda une villa qui resta la propriété de ses successeurs et dont les derniers vestiges n'auraient disparu qu'en 1835. D'après une légende rapportée par Labbe et par François Bruneau, l'ermite saint Phalier serait mort en ce pays à une époque difficile à préciser, mais certainement antérieur à celle où vécut Austrégesile puisque ce dernier y fit construire un oratoire en son honneur. Ce fut sans doute l'origine de l'église paroissiale à laquelle Rabeau de Rabeau, seigneur de Semblaçay et mari de jeanne de Chabris, ajouta, en 1164 une chapelle funéraire dédiée à saint Jean.

   AU XVIème siècle l'église fut incendiée par les protestants qui emportèrent son trésor, dans lequel se trouvaient une belle et grande image de pur or qui représentait saint Phalier et une châsse de très grand prix pour y  resserrer les reliques du sainct., dons de Louis XI à l'occasion du pèlerinage qu'il fit à Chabris.

   Enfin la voûte actuelle de la nef aurait été refaite au XVème siècle  -nous doutons qu'elle ait existé antérieurement-  et le chevet fut repris et surélevé vers la même époque.

   Telles sont les seules données historiques qui nous renseignent sur l'église de Chabris, mais son examen archéologique et principalement l'étude de l'appareil  de ses murs et la technique de certaines sculptures soulèvent des problèmes fort interessants qu'il convient tout au moins de poserr sinon de résoudre.

  Dispositions générales  Disons tout d'abord que l'église actuelle, qui était précédée d'un important porche à deux étages, aujourd'hui détruit en partie, mais où l'on relève encore des amorces de voûtes gothiques, se compose d'une nef unique à laquelle, à différentes époques, ont été ajoutées, deux chapelles latérales, d'un transept, dépourvue d'absidioles, et d'un choeur en hémicycle, précédé de deux travée droites.

   L'aspect intérieur de l'édifice est essentiellement gothique, cependant les supports les supports romans de l'entrée du carré du transept et leurs chapiteaux, ornées de fines palmettes, de fruits d'arum, de l'arbre de vie, de larges enroulements, de personnages habilement sculptés sous des tailloirs moulurés d'un cavet, doivent être contemporains des travaux entrepris en 1164 par Rabeau de Rabeau.

   Mais d'autres parties de l'église sont autrement anciennes et appartiennent certainement à l'édifice qui eut pour origine le culte de saint Phalier. En effet sous le choeur s'étend une crypte précédée d'un couloir transversal, et celui-ci, ainsi que son escalier, semble être très primitif.

  L'escalier, dont la direction est perpendiculaire à l'axe de l'église, devait, à l'origine, aboutir à l'extérieur. Aujourd'hui un court palier, visiblement rajouté à une époque très postérieure, lui permet de parvenir directement dans le croisillon nord. Son pendant d'ailleurs, dont il ne reste plus de traces, devait exister au sud. Sa largeur n'est que de 0m65 et son berceau en plein cintre porte des marques de couchis. Le couloir creusé dans son prolongement a la même largeur, et son berceau semblable, dégradé par endroits, est fait d'un blocage de petites pierres noires, plates et arrondies, sortes de galet dont le reste de la construction ne possède pas d'échantillons analogues. Deux fenestellae rectangulaires, mais peut-être restaurées, prennent jour, à l'ouest, sur le choeur, et il est curieux de noter qu'elles ne permettent pas au regard de pénétrer dans l'intérieur de la crypte que nous allons trouver à l'est et qui contient un cerceuil passant pour être celui de saint Phalier.

  Aussi sommes-nous persuadés que celle-ci a été établie plus tard et que ce couloir est le caveau primitif qui contenait, dans un réduit creusé contre la partie orientale de la muraille, et sans doute de proportions modestes, le tombeau du saint. S'agit-il des restes de l'oratoire élevé au VIIème siècle par saint Austrégesile, s'il faut faut ajouter foi à ce que rapporte Labbe ? L'absence de moulures et d'inscriptions ne nous permet pas de l'affirmer, mais l'archaïsme de la voûte, la disposition des fenestellae, la direction de l'escalier ne communiquant pas avec l'intérieur du sanctuaire, autorisent une semblable hypothèse, au tout au moins d'avancer que ce réduit faisait partie d'un édifice mérovingien au carolingien. 

  A une époque postérieure que l'examen des murs extérieurs permettra d'apprécier et qui peut être fixée à la fin de la période carolingienne ou, au plus tard, au commencement du XIème siècle, l'affluence des pèlerins et la difficulté de circuler autour du tombeau eurent pour conséquence la construction d'une crypte plus spacieuse, placée à l'est du réduit primitif et surmonté d'un sanctuaire proportionné.

  On y pénètre par une baie rectangulaire percée sans doute sur l'emplacement de l'ancien réduit et accosté de deux fenestellae, également ouvertes sous un linteau droit, car la naissance du berceau ne laissait pas la place d'y inscrire un cintre. mais à l'intérieur de la crypte, plus élevé, on retrouve celui-ci, simulé, il est vrai, et délimitant un tympan nu.

   La salle elle-même est divisée en deux travées séparées par de larges doubleaux aux arêtes vives, dont l'arc en plein cintre est établi en pénétration dans les murs  goutterots. La première travée est couverte d'un berceau de même forme et la seconde de voûtes d'arêtes; enfin un cul-de-four termine l'ensemble. Des modifications ultérieures ont malheureusement modifié l'aspect de la construction: un enduit cache l'appareil et les deux fenêtres latérales ont été agrandies. Enfin l'axe du cul-de-four a été creusé pour y insérer le pied d'un sarcophage dont la tête est supportée par de hautes pierres. Il y a là une preuve que ce cercueil n'est pas dans son emplacement primitif. C'est une auge de pierre plus étroite vers l'arrière, mais qui a été tellement grattée à la suite de pratiques religieuse qu'il est impossible de distinguer des marques de taille, dont , peut-être, on aurait tiré profit.

   Extérieur.  L'examen de l'extérieur des murs de l'église est extrêmement   délicat, car si l'on fait abstraction de l'ensemble très restauré depuis le XVème siècle, on retrouve, sur le croisillon nord et le choeur, des reprises, qui au premier coup d'oeil seraient pour dérouter, mais où un examen attentif permet de retrouver des reconstructions successives et très distinctes.

  En effet, au dessus d'un socle refait, le mur occidental du croisillon nord, celui du choeur  et du chevet sont uniformément construits, jusqu'à une certaine hauteur , en un petit appareil régulier, formé de moellons allongés, ayant 0m08 de long et alternativement , 0m10 et 0m12 de large. Une porte, bouchée en matériaux divers, s'ouvrait dans le croisillon, près du mur de la nef, sous un arc en plein cintre constitué par des claveaux cunéiformes mais étroits et longs, portant des marques de tailles diagonales et faits d'une pierre que nous ne retrouvons pas ailleurs. Ils sont séparés par de gros joints épais de 0m30 ou 0m40 et surmontés d'une archivolte bûchée.

Nous croyons être en face de la construction contemporaine de la crypte que nous avons placée avant le premier quart du XIème siècle, peut-être à la fin de l'époque carolingienne. Cet appareil, en effet , comparable  à celui des églises de Pérusson et de Reignac (Indre et Loire), a été employé, dans la région, ainsi qu'a bien voulu nous le confirmer notre confrère, M. l'abbé Plat, depuis la période mérovingienne jusqu'au XIème siècle.

   Ce qui nous autorise encore à assigner à la partie basse de ces murs une date préromane, c'est que leur sommet, jusqu'à la corniche refaite, est tout autrement bâti. On y voit une construction de pierres de taille, de grand appareil, haute de 0m25, longues de 0m40 et de nature encore différente à celles rencontrées jusqu'ici. Certaines moulures, d'ailleurs, vont nous permettre de formuler des dates plus précises. En effet, sur le mur ouest du croisillon on aperçoit très distinctement deux fenêtres aveuglées dont la courbure en plein cintre est surmontée d'archivoltes se rejoignant par un cordon, comme elle décoré de fines palmettes. La trace de semblables fenêtres est encore visibles sur le choeur au dessous de celles percées à la suite de la surélévation opérée au XVème siècle. Leurs archivoltes ont reçu une décoration analogue.

   De plus, sur la partie droite du choeur, au nord, on voit une arcature en mitre,haute de 1m10, large de 0m80 et remplie de petits disques inscrits dans des rectangles et percés de trous destinés à contenir des incrustations, suivant un procédé que nous avons relevé au XIIème siècle sur les tympans des églises de Saint genés de Châteaumeillant et de Puyferrand (Cher). Cette arcature est bordée d'un cadre chanfreiné rehaussé, d'un côté de damiers et, de l'autre, de feuilles de laurier.

   Il y a, nous sommes ici en présence d'une restauration faite après une démolition. En effet, sur plusieurs points, entre le petit appareil inférieur et primitif et le grand appareil supérieur et le plus jeune, on voit apparaître dans certains endroits du mur des matériaux divers dans lesquels sont mêlés des fûts de colonnettes placés en boutisse et dont le diamétre varie entre 0m10 et 0m25.

   Contre le chevet, deux contreforts restés primitifs, de section rectangulaire, aux angles amortis par des gorges, terminés par un glacis, nous permettent, ainsi que les moulures et les décorations que nous venons de décrire, de placer la restauration qui a vu construire la partie supérieure de ces murs à l'extrême fin du XIème siècle ou au premier tiers du XIIème siècle.

  Pierres sculptées: Cette constatation est d'autant plus intéressante qu'elle nous fixe sur l'âge de certaines sculptures qui donnent à cette église un de ses principaux attraits. 

   La première série se trouve sur un certain nombre de pierres qui semblent former frise et font partie du grand appareil terminant le mur ouest du croisillon nord et sur deux autres, isolés, placées, dans la même position, sur la partie droite, côté nord, du choeur, où elles sont en partie dissimulées par un contrefort du XVème siècle. Elles sont presque uniformément de même nature et de même échantillon que leurs voisines; les joints qui les relient on la même épaisseur que ceux d'à côté, avec lesquels ils présentent une certaine concordance, qui,  il faut le reconnaître, n'est pas absolue. Enfin elles sont sculptées en méplats.

   Cependant on a voulu voir dans les sculptures qui les décorent une oeuvre trés primitive remontant  jusqu'au IV siècle et représentant certaines interprétations symboliques des premiers temps du christianisme ! D'autres avec peut-être plus de vraisemblance y ont reconnu les signes du zodiaque. 

   Il est certain que les sujets sont assez difficiles à identifier. Plusieurs d'ailleurs sont très dégradés,  mais on peut néanmoins y distinguer deux poissons placés tête-bêche, des quadrupèdes, un oiseau, un homme tenant une massue, un tapir, d'autres animaux étranges et qu'il est impossible de décrire. Deux pierres sont décorées d'entrelacs compliqués. N'y a-t-il pas parmi ces sujets quelques représentations de ces êtres curieux qui d'après la croyance du moyen âge peuplaient les régions éloignées.

   Il existe de nombreux exemples de ces pierres sculptées insérées dans le mur des églises, tantôt isolées et placées au hasard. on a cru parfois qu'elles étaient des remplois provenant de frises détruites ou de corniches démolies. Ces pierres de Chabris sont-elles remployées, ou disposées à leur place primitive pour former une frise ? Sur la face ouest du croisillon on les trouve placées sur trois rangs superposés entre les fenêtres aveuglées, mais incomplets car plusieurs blocs ne paraissent pas avoir été sculptés; elles n'ont pas une dimension exactement  semblable, car le rang supérieur où sont représentés des personnages debout est plus haut que les deux autres, et aux extrémités on voit des morceaux plus petits, parfois même disposés en fourrure. Enfin les deux pierres insérées dans la partie droite du choeur, l'une au dessus de l'autre, semblent isolées, à moins que d'autres semblables ne demeurent cachées par le contrefort dressé au XVème siècle et la petite sacristie élevée postérieurement.

  S'il en était ainsi, cet exemple de Chabris nous prouverait que déjà on a fait de ces frises à la fin du XIème siècle ou au commencement du XIIème, date qui s'accorde parfaitement, malgré la technique en méplat, avec l'art relativement avancé qui apparaît dans les attitudes et les mouvements des sujets représentés.

   Il y a plus, nous allons voir, dans ces mêmes murs, d'autres pierres sculptées, mais ici certainement remployées, car leur âge est autrement ancien; preuve que les constructeurs n'hésitaient pas à placer au milieu d'une construction nouvelle les morceaux d'un ancien édifice, soit pour en prolonger le souvenir, soit pour égayer la monotonie du parement trop nu.

   En effet, l'ordonnance de ces murs de petits appareil, surmontés du grand appareil que nous avons constaté à l'ouest du croisillon nord, sur le choeur et sur le chevet, n'existe plus sur le mur est du croisillon dont la partie inférieure  semble avoir avoir été entièrement refaite en matériaux remployés, d'échantillons divers et auxquels sont mêlés des rangées de fûts et colonnettes placés en boutisse. on y distingue également une baie, longue et étroite, dont les jambages disjoints sont demeurés seuls apparents et qui a été bouchée, dans sa partie inférieure, par des matériaux allongés, aux joints suspects, et dans sa partie supérieure par de petites pierres formant un appareil losangé.

   Mais au milieu se trouvent les deux pierres sculptées qui nous intéressent. Sur la première on voit, encadrée par des rameaux de feuillage, une scène  qui est peut-être la visitation: deux femmes, ainsi que l'indique le voile dont elles sont coiffées, viennent à la rencontre l'une de l'autre. Celle de gauche, vue de trois quarts, est accostée par l'autre, représentée de profil et qui l'aborde avec empressement. Toutes les deux sont vêtues de robes sans plis et à la jupe bouffante et de corsages dont les larges manches sont, comme la jupe, bordées de galons indiqués par des traits. La facture est grossière et les attitudes sont maladroites. Sur l'autre pierre, où l'on reconnait  la main du même artiste, les personnages placés de face et dont les vêtements sont analogues, mais plus courts, sont juchés sur de petits escabeaux. Celui du milieu est nimbé et étend les bras dans l'attitude des orants. Les deux autres, dont la tête est surmontée d'une croix pattée sont des séraphins ainsi que le prouvent les paires d'ailes multiples dont chacun est pourvu. Je croirais volontiers trouver dans cette représentation quelque scène oubliée de la légende de saint Phalier, plutôt que l'ascension, dont le sujet vient naturellement à l'esprit, mais qui doit être écartés à cause des petits escabeaux placés sous les pieds.  

   Certains détails caractéristiques indiquent des oeuvres fort anciennes: que les personnages soient vus de face ou de côté, leurs jambes grêles sont toujours dessinées de profil. De plus la croix pattée placée sur la tête des anges est un caractère très archaïque dont on a des exemples dès le VIème et le VIIème siècle. Dans les quelques lignes qu'il leur consacra, M.André Michel attribue ces deux bas-reliefs à l'art carolingien. Nous ne serions pas surpris qu'ils puissent être vieillis encore davantage. Si on les compare en effet à la figure carolingienne de saint Martin d'Angers on constate un procédé très différent qui pourrait plutôt se rapprocher de quelques travail au repoussé exécuté sur certaines châsses primitives comme celle de saint Mommol à saint Benoit sur Loire;  quant aux personnages, ils présentent une ressemblance assez instructive avec ceux de la boucle de ceinture de âcon et le galbe de leur visage au menton accentué et proéminent se retrouve sur certaines médailles mérovingiennes et sur les anges de l'hypogée de Dunes de Poitiers qui ont une coiffure ou un nimbe analogues.

   Il est vrai que M. le Docteur Lesueur a bien voulu nous dire qu'il existe une certaine analogie entre ces sculptures et un personnage figuré sur un panneau à Narbonne que M.de Lasteyrie attribue à l'époque carolingienne: on y retrouve la même coupe de visage au menton accentué et la même disposition des jambes dessinées de profil avec un corps vu de face.

   Quoi qu'il en soit, ces bas reliefs de Chabris sont certainement, après les souvenirs romains, les plus anciens témoins en Berry de l'art du tailleur d'images.

  Avant d'apporter ici une conclusion, il faut signaler un dernier détail; les baies bouchées du mur ouest du croisillon nord et du chevet ont été aveuglées par des matériaux de démolition.

  Dans les premiers on retrouve, régulièrement disposés, les moellons taillés du même petit appareil relevé au bas de la muraille. Dans les secondes, des fûts de colonnes sont mélangés à des pierres d'un modéle plus varié.

  Nous croyons  maintenant pouvoir, pour retracer l'histoire de cet édifice avant l'époque gothique, présenter l'hypothèse suivante; au cours d'une première campagne un oratoire fut élevé pour recevoir le corps de saint Phalier qui fut déposé dans un caveau dont il reste le couloir transversal encore visible à l'entrée de la crypte.

  Devant l'affluence des pèlerins une deuxième campagne après avoir vu démolir cette chapelle construisit la crypte et la surmonta d'un nouvel édifice dont on retrouve le bas des murs bâtis en petit appareil.

  mais à la suite d'un événement inconnu, incendie ou invasion, qui atteignit le sommet de ce monument, il fallut en remonter les parties hautes. Ce furent les travaux de la troisième campagne. La reprise fut effectuée à l'aide de matériaux remployés dont on découvre de nombreuses traces, puis avec des pierres de grand appareil avec lesquelles fait corps la frise continue que nous avons signalée. C'est de cette époque que datent les fenêtres bouchées depuis et la niche en mitre dont les motifs décoratifs vont nous apporter une date.

  Enfin une quatrième campagne aurait eu pour objet la transformation opérée par Rabeau de Rabeau, qui installa une chapelle funéraire dans un endroit inconnu de l'église, modifia l'arc triomphal et boucha les fenêtres du croisillon. Ces travaux entamèrent quelques parties des édifices antérieurs dont les matériaux servirent à aveugler des ouvertures inutiles.

   Or nous savons que cette dernière campagne eut lieu en 1164. la troisième qui la précéda peut être placée à la fin du XIème siècle ou au commencement du XIIème, date qui nous est donnée par les archivoltes et les motifs décoratifs qui sont encore visibles.

 Nous ne pouvons donc placer qu'à une époque antérieure la deuxième campagne, caractérisée par le petit appareil et nous sommes ainsi conduit à lui assigner les environs du Xème siècle.

  C'est ainsi que l'on peut avancer que l'édifice primitif, s'il n'a pas été élevé au VIIème siècle par l'évêque Austrégesile, comme le rapporte Labbe, a été construit vers le VIIIème ou le IXème et que les bas reliefs de la visitation et de la scène qui l'accompagne lui ont peut-être appartenu.

   Si nous n'osons pas donner un tour définitif à cette hypothèse, nous croyons  cependant pouvoir l'émettre, tout au moins pour attirer l'attention sur un des monuments des plus modestes, mais aussi des plus mystérieux du Berry.                      DESHOULIERES."

 

Extrait de "Les petits Bollandistes" par Paul Guérin. Edition 1876.

  " A Chabris, saint Phalier, de Limoges, prêtre et confesseur, reclus dans les solitudes de Chabris. Sa légende nous le montre "sanctifiant le désert", voué aux plus austères pratiques de la vie d'ermite, mangeant à peine tous les cinq jours un pain d'orge et des racines arrosées de l'eau pure des fontaines; bâtissant en l'honneur de notre-Dame de pitié une chapelle où il dépose, entre autres reliques apportées de terre sainte, où il était allé en pèlerinage, le mouchoir avec lequel la vierge s'essuya les yeux pendant l'agonie de son fils; formant une congrégation des fidèles  qui veulent se ranger sous sa loi; Guérissant les malades, soulageant la misère et donnant l'exemple des plus rares vertus jusqu'au moment où il rend le dernier soupir et reçoit des mains d'un de ces disciples une sépulture féconde en miracles, qui attirent chaque jour, des plus lointaines contrées, les affligés de corps et d'esprit" . 

  " Il se fit à ses obsèques un grands nombres de miracles, et il s'en opère encore à son tombeau, tout vide qu'il est depuis que les huguenots brûlèrent ses reliques durant les guerres de religion, et incendièrent son église. On raconte que le son des cloches de cette basilique  était formidable aux puissances infernales. Louis XI y fut guéri d'une fièvre lente, pour cela il accorda à Chabris une exemption général de toute sorte de tailles et d'impositions. il fit présent d'une statue d'or représentant le saint, et d'une châsse magnifique destinée à recevoir ces reliques. ces richesses tombèrent aux mains des calvinistes. une partie du crâne du saint, ainsi que quelques ossements, furent sauvés."

 

Extrait de" Histoire ecclésiastiques des églises réformées..." par Théodore de Béze. Edition 1883-1889.

  " Pareillement le sieur de Montgenet, avec petit nombre de gens, surprint Romorentin d'escalade, sans autre meurtre que d'un corps de garde et de trois prestres seditieux; mais il ne demeura image ni autel entier en la ville ni es villages circonvoisins, & ne furent aussi oubliés les calices ni la chasse (on ne parle pas de la statue d'or!!) de Chabry, tenue auparavant en tresgrande reverence par le commun peuple, & valant, comme on disoit, de quatre à cinq milles francs, que les soldats partirent entre eux, lesquels effrayèrent puis après d'en faire autant en la ville de Selles, en Berry, appartenant au maréchal de saint André, mais en vain, s'estans trouvées leurs eschelles trop courtes."

 

Glatigny, Glatiniacum, N-D, Fontevriste, XIIème siècle, par Agnés prieure d'orsan, sur les terres données par Renaud le Bigre et Foulques de Romorantin, diocèse de Bourges, commune de Chabris...

 

Personnages:

de Béthune: originaire de l'Artois et descendant de Robert dit Faisseux, né vers 970. François de Béthune, baron de Rosny, embrassa le calvinisme, et fut fait prisonnier à la bataille de Jarnac. Ses deux fils devinrent  les souches de deux branches. La branche ainée fut fondée par Maximilien(dit Sully), marquis de Rosny, ministre de Henri IV, qui acheta la terre de Sully sur Loire. cette branche s'éteint avec Alexandre de Béthune, dernier duc de Sully le 20 septembre 1802. son frère, Philippe de Béthune mourut en 1649. il fut le fondateur de la branche cadette des marquis de Chabris et duc de Charost. cette brance s'éteint en 1807. des Béthunes, il ne reste que les branches du nord de la France.

Armand  Louis de Béthune,Marquis, député au corps législatif de 1810 1814, né à Paris , le 20 janvier 1756, mort à une date inconnue, propriétaire et maire de Chabris, descendait de Quesne de Béthune, un des ancêtres de Sully. Les Béthune, comtes de Selles et de Charost, s'étaient établis dans le Berry sous Henri IV.

Louis de Béthune, marquis de Chabris, mestre de camp de cavalerie, avait épousé, par contrat du 29 juin 1707, Marie Thérèse, fille de Jean Louis, seigneur d'Auzielle.

Borel de Larivière: d'argent à trois tiges de roseau, feuillées de sinople ; au chef dentelé de gueules chargé de trois besants d'or; au franc-quartier des chevaliers légionnaires. Cette famille, dont le chef obtint un majorat en 1807, après la bataille d'Eylau, où il fut grièvement blessé, est représentée par de Borel de Larivière, capitaine de cavalerie en retraite, à Blois, démissionnaire après 1830 sans alliance, et par Borel de Larivière , au château de Larivière, prés Chabris, par Valençay, département de l'Indre, qui a postérité. 

Aurélie Bruneau, "Miraculée de Lourdes".

le 6 septembre 1821: le général Hugo épouse civilement devant le maire de Chabris Marie Catherine Thomas.

 

Extrait de " Catalogue des actes de François Ier" par Paul Marichal. Edition 1887-1908.

  "Lettres de réception de l'hommage de François Herpin, chevalier, maître d'hôtel ordinaire du roi, pour la seigneurie du Châtelier, mouvante de Dun-le-Roi, pour les usages de Chabris, mouvants d'Issoudun, et pour la seigneurie des Bordes, mouvante d'Amboise. paris le 13 février 1516." à décrypter!.

 Haut de page.

 Anecdotes:

Vous devez être connecté pour poster un commentaire