Anecdotes

Extrait de " Pape dans l'Orléanais (Pie VII)". Par l'abbé Théophile Cochard. Edition 1898.

25 janvier 1814:"Notre saint père Pie sept a passé par Salbris le 25 janvier 1814; retournant à Rome, après la prison de Fontainebleau où il avait été détenu par Bonaparte". (note du curé Bézard.)

Quelques temps après, le saint Père atteignait Salbris, la dernière paroisse qui relevait,de ce côté, du diocèse d'Orléans. La nouvelle de cette arrivée au relais se répandait au moment même, où le curé, M. Bezard, revétu du surplis et de l'étole, allait bénir le mariage de sa nièce avec son cousin germain: ce qui avait nécessité une dispense, laquelle avait été accordée, de Fontainebleau, par le pape lui-même. Sans perdre de temps, le bon curé, sort de l'église suivi des invités de la noce, et se rend à la voitue pontificale arrétée devant l'auberge; il reçoit lui et ses ouailles, la benédiction de sa Sainteté. Puis, enhardi par l'accueil plein de bonté que lui fit le saint Père, il le conjurait de daigner bnir lui-même l'union, pour laquelle il avait concédé une dispense. Sa sainteté s'en défendit, vu l'impossibilité de s'arrêter longtemps, mais elle ajouta, avec un doux sourire: "Faites-les venir près de ma voiture, je les bénirai, en leur souhaitant toute sorte de prospérités." Et les futurs époux, mandés, sortaient de l'église et, sous un ciel hivernal, das leurs beaux atours, s'agenouillaient près de la voiture, d'où le souverain-Pontife leur donnait "sa sainte benédition".N'y aurait-il pas matière pour un peintre à un intéressant tableau de genre ?

M. L'abbé Pierre Bézard, né à Bourges en 1755, était curé de Salbris avant 1793. Pendant la révolution, il se réfugie à Romorantin, où il vécut du métier d'imprimeur. Là il avait reçu en dépôt les reliques de Saint Viatre, et donné asile au trop célèbre Laplanche, décrété d'arrestation , le mêm qui avait terrorisé Orléans et le département du Loiret et persécuté les prêtres. Le farouche proconsul recontra chez le prêtre typographe un autre proscrit, un parent du prince d'Henin, Charles d'Alsace, assassiné le 19 messidor an II. C'était un prêtre fidèle: après le concordat, Mgr Bernier, évêque d'Orléans, le nomma, à nouveau, curé de Salbris. Il y etait encore en 1822, quand, le diocèse de Blois rétabli, Salbris fut détaché de celui d'Orléans.

les mariés; c'étaient Jacques Antoine Laffon , régisseur de la terre de la Ferté-Imbault, et fils d'un ancien officier du roi de Selles-Saint-Denis; et Madeleine Deyés, fille d'un marchand de Bourges et de la soeur du curé de Salbris.

 

Extrait de "Usages locaux de la Sologne." Par Anatole Basseville. Edition 1918.

Egouts des toits: Aux termes de l'article 681 du code civil, tout propriétaire doit établir des toits, de manière que les eaux pluviales s'écoulent sur son terrain ou sur la voie publique; il ne peut les faire verser sur le terrain de son voisin...Dna le canton de Salbris, pour les maisons bâties avant la promulgation du code civil, le propriétaire voisin est obligé de souffrir le droit d'égout, mais la jouissance du fonds servant à recevoir l'égout. Quant aux constructions nouvelles, celui qui veut avoir l'égout doit laisser un espace de terrain d'une largeur double de l'avancement qu'il veut donner à la toiture. Cette largeur est ordinairement de 50 centimètres. Cet usage n'est plus guère usité. (Recueil des usages locaux de Loir-et-Cher, par Leguay.)

Enclave: A Salbris, les servitudes de passage, traite,, issues non contestées pour conduire les bestiaux aux pâturages, emportent l'étendue et la largeur suffisantes pour faire passer le troupeau de la ferme; cette largeur est ordinairement de 10 mètres.Toutefois, en raison de l'amélioration de la culture, la largeur des traites ne dépasse plus aujourd'hui la largeur des chemins ordinaires qui est de 3 à 5 mètres...

Fossés: Clui qui veut se clore au moyen d'un fossé doit prendre, sur son propre terrain, toute l'étendue nécessaire. Un fossé de clôture doit avoir 1m33 centimètres (4 pieds), au moins de large, sur 66 centimètres (2 pids) de profondeur et 33 centimètres de cuvette. Celui qui creuse un fossé de clôture, doit laisser entre le bord du fossé et la propriété voisine, un espace sur son terrain, qui varie suivant les localités mais qui est, le plus ordinairement, de 33 centimètres (un pieds) ; dans le Cher, de 17 à 50 centimètres, suivant les dimensions du fossé; cet espace est généralement  connu sous le nom de sabotée...Dans le canton de Salbris, les fossés sont de 1 mètre d'ouverture.

Haies: Lorsque, entre deux héritages voisins, l'un est entièrement enclos de toutes parts par des haies séches ou vives et que l'autre ne l'est que du seul côté du voisin, la présomption est que le propriétaire du terrain entièrement clos de haies est le seul propriétaires de la haie séparative...Ces haies vives sont ordinairement coupées tous les neuf ans par les fermiers. Elles sont alternaivement coupés par les propriétaires entre lesquels ces haies sont mitoyennes, en observant, pour chacun d'eux, la pousse de neuf ans. Les plaisses communes se font en commun et non àtour de rôle dans le canton de Salbris.

Louage des domestiques et ouvriers agricoles: Le louage des domestiques attachés à la culture a lieu pour un an, à partir de la Saint Jean 24 juin, ou, en ce qui concerne les charretiers, pour les quatre mois ou pour les huit mois; le maître donne des arrhes et s'il refuse dans la suite de recevoir le domestique, il les perd. Si c'est le domestiquequi se dédit, il doit remettre au maître le double des arrhes qu'il a reçues...Dans le canton de Salbris le domestique de ferme peut se delier de son engagement en remettant au maître comme partout ailleurs le double des arrhes qu'il a réçu, mais seulement dans les 24 heures, ou au moins avant son entrée en service; passé ce temps, il est dû au maître une indemnité qui se règle suivant le préjudice causé...Aux gages en argent qui sont donnés aux domestiques s'ajoutent quelquefois de menus objets de vêtements ou autres. Dans le canton de Salbris les bergères reçoivent en outre une brebis bonne à faire de l'agneau en sorte qu'elles ont toujours dans le troupeau un certain nombre de bêtes à laine. Dans le mêm canton lesbergères prennent, chaque année de gages, une agnelle bonne à faire de l'agneau qui est mise dans le troupeau des mères brebis. Ces animaux sont appelés bêtes de marques. Les bergères en sont propriétaire, ainsi que de leur croît. Le nombre que peut posséder une bergère dans le troupeau ne peut excéder dix.

Mesures agraires:  Il est encore en usage en Sologne,chez les cultivateurs et ouvriers agricoles  de se servir des mesures agraires anciennes..L'arpent est composé de cent perches carrées, mais l'arpent n'a plus la même superficie partout; son étendue dépend de la longueur de la perche...Dans le canton de Salbris on se sert aussi de la journée pour les prairies, elle est de 25 ares soit quatre à l'hectare.

Mesures suivies dans l'exploitation des bois: La corde parée de chêne est de quatre stères, la longueur de la bûche étant de 1m14, le bois est dressé sur une largeur de 5m33 et sur une hauteur de 0m 66. Dans le canton de Salbris la bûche à 1m 14, la hauteur est de 1m 40 la couche de 2m 67, mais la corde est, on peut dire, toujours dédoublée de hauteur et mesure 1m 14 sur 0m 70 de haut et 5 m 33 de longueur;, elle cube 4m 215 décimètres. on dit des cordes ainsi dédoublées que ce sont des cordes trainées, on ne dresse pas autrement le bois....La charbonnette se vend par corde de 3 stères 30, mais cette mesure est extrèmement variable; dans le canton de Salbris, la longueur du bois est de 0m 70, la hauteur 0m 70 et la longueur de la corde 5m 33;..

Vente: Dans les ventes foraines, les stipulations du prix définitif se concluent de la part de l'acheteur et du venreur en se frappant mutuellement dans la main...Dans la région de Salbris, il est d'usage constant, dans les ventes de moutons, de décompter un droit marchand de 4 0/0 au profit de l'acheteur...

Extrait de "Mémoires d'un gendarme". Par Pierre Alexis de Ponson de Terrail. Edition 1867.

   ...Heureusement Salbris était tout près, et la gendarmerie était la première maison du village....Salbris, quoique chef-lieu de canton, était alors un pauvre village, peu bruyant, et dont l'unique rue était déserte dès sept heures du matin, car tout le monde allait aux champs ou dans les bois...

 

Extrait dé "Du traitement des fièvres intermittentes par le moyen du vide ou ventouse." par Louis François Gondret. Edition 1850.

  Je prescris à M. des Coudrées un traitement à continuer chez lui, au château du chêne, près Salbris. Comme il habite un pays marécageux très célèbre par ces fièvres intermittentes, je le prie de vouloir bien mettre au nombre des soins qu'il a la bonté de donner aux paysans l'usage de la ventouse dont je lui avait fait connaître la pratique et dont il s'était bien trouvé. Deux ou trois mois après M. des Coudrées se présente chez moi et me dit: "je viens exprès vous donner des nouvelles de l'effet des ventouses. La femme Aubert, de Salbris, avait la fièvre-tierce depuis plusieurs mois. En vain lui avait-on prescrit à Orléans, puis à Romorantin, des doses de sulfate de quinine usitées en pareil cas, son état empirait; elle était pâle et jaune, sans force et découragée. J'ai enseigné au mari votre procédé des ventouses; les ayant appliquées deux fois au moment du frisson, la fièvre n'a pas eu lieu. J'ai vu depuis cette femme dans un état de santé parfaite et fort heureuse que j'eusse communiqué à son mari le procédé qui a la propriété de guérir la fièvre.

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