Anecdotes

 Testament de mort de Messire Thomas de Mahy de Favras...: Extraits du discours de M.  Guillaume François Mahy de Cormeré .Edition 1790.

..." Quelle mort, citoyens, pour un homme vertueux! Mon frère l'a toujours été; fidéle à ses devoirs, le crime n'a jamais souillé sa pensée; il a péri néanmoins du supplice réservépour les coupable des plus grans forfaits.Deux imposteurs ont tramé le complot odieux de faire mourir l'innocent...Morel et Turcati.. Oui ce sont ces deux monstres, qui ont imaginé l'existence d'un premier complot au mois de Juillet; ce sont eux qui ont présenté l'action louable de mon frèreà la journée louable du 5 octobre , comme l'action d'un conspirateur....Après ce mot écrit par sieur Mahy de Cormeré suit le Testament de mort de messire Thomas de Mahy de Favras.

Extrait de " La chute de l'ancienne France."Par Marius Sepet. Edition 1896.

..."Thomas de Mahy, marquis de Favras (hameau de Cormeray), était à Blois, le 26 mars 1744. Voué à l'état militaire, comme presque tous les enfants de la noblesse de province... 
 il voulait reconstruire l'ancien régiment qui aurait pu protéger la retrait du Roi. Il s'était entouré de deux aventuriers de bas étages: Morel et Turcaty. Morel lui proposa même de se débarrasser de La Fayette qui surveiller Favras de très près.
  Dans la soirée du 24 décembre, au sortir de chez M. Papillon de la Ferté, trésorier général du comte de Provence, Favras fut appréhendé au corps et
conduit à l'Hôtel-de-Ville, fut également menée M"' de Favras. arrêtée à son domicile. Après un premier interrogatoire, ils furent l'un et l'autre
écroués à l'Abbaye. On avait saisi sur le prisonnier un billet de Monsieur, probablement relatif à l'emprunt conclu en son nom. La Fayette se rendit au
Luxembourg et remit cette lettre au prince(frère du roi)en lui disant qu'elle n'était connue que de lui seul et de Bailly, et qu'ainsi Monsieur ne serait pas compromis.
Le comte de provence ( Royaliste convaincu) lâche  Favras expliquant qu'il ne l'avait jamais vu après que celui-ci fut garde suisse de 1772 à 1775. Pour cela il fit un long discour (qu'on dit écrit par Mirabeau) pour se disculper.La Fayette ne fut pas convaincu et qualifia même ce discour de "grande platitude" dans un entretien avec la reine. Nous sommes au début de la révolution et tout est encore possible pour le roi...mais.

 Personne, même La Fayette était pour condamner à mort Favras quoique pour eux quand même un complot existaient belle et bien. c'est surtout la foule qui réclamait la mort et menaçait les juges de représailles.

 Samedi 30 janvier: Favras est déclaré coupable, il est condamné à faire amende honorable devant Notre Dame et ensuite a être pendu en place de Grève.

Thomas de Mahy comparut avec une fermeté tranquille,  Il subit un nouvel et long interrogatoire sur toutes les charges et articles du procès. Il répondit à tout avec la plus grande présence d'esprit et continua d'opposer à l'accusation une dénégation formelle. Entre cinq et six heures, le tribunal se retira dans la chambre du conseil, d'où il ne ressortit que vers deux heures du matin. Vingt-huit voix seulement se résolurent à suivre les terribles conclusions du procureur du Roi. Suivant les dispositions récemment décrétées pour les sentences de peine capitale, c'était une majorité insuffisante...« Favras est jugé, il sera pendu », écrivait, le 31, avec une parfaite désinvolture, Mirabeau au comte de la Marck. Vers le milieu de février, Favras lui même, à ce qu'il semble, se jugea perdu et essaya d'une suprême ressource. Il fit demander le lieutenant civil et eut avec lui dans sa prison un entretien au sujet duquel Joseph Droz a enregistré en ces termes un témoignage qu'il considère comme d'un grand poids...

  Un message de Favras mande le lieutenant civil dans la prison, pour une conférence secrète, deux jours avant le prononce du jugement. Monsieur, lui dit Favras, je vais être condamné, c'est pour moi l'évidence; mais je ne veux point mourir, ou du moins mourir seul, si on refuse ma grâce à mes révélations. Veuillez en prendre connaissance par la lecture de cet écrit et en donner communication tant au gouvernement qu'au tribunal. Talon, stupéfié par ce peu de paroles, envisage l'affreuse vérité, et, sans répondre un seul mot au prisonnier, plus agité que celui-ci, cherche à se remettre de son trouble, pendant le temps employé à la lecture.. Après trois heures de combat, de paroles d'honneur échangées, Favras céda, et Talon se retira, emportant son écrit et son engagement de garder le silence (Favras mourra seul..)

18 février: dernière audience. Un foule immense s'était répandue autour du châtelet, inondant la place et les rues y aboutissantes...De temps à autre d'effroyables clameurs s'élevaient du sein de cette multitude « Mort à Favras L'aristocrate à la lanterne Le traître ou ses juges! La Fayette avait mis sur pied des forces imposantes. Il avait déclaré répondre de la sûreté du tribunal et de l'accusé..

le baron de Cormeré, frère du marquis de Favras, comme lui tête active et entreprenante, prit la parole et défendit l'accusé de son mieux. Les débats clos, les juges délibérèrent pendant six heures. Vingt-huit voix encore se prononcèrent dans le sens du ministère public, sept contre il y avait deux conseillers absents et trois autres se récusèrent. La majorité, cette fois, était suffisante.

19 février: vers onze heures du matin: Favras apprend la sentence. Il fut garroter, il se confessa durant plusieurs heures au curé de sa paroisse. A trois heures de l'aprés midi, le cortège se mit en marche vers le lieu du supplice. Le condamné avait les pieds et la tête nus, les cheveux dénoués...un double écriteau avec ces mots:" conspirateur contre l'état était mis sur sa chemise. il fit amende honorable devant les portes de Notre Dame puis le convoi se dirigea vers la place de grève. mais Favras dit qu'il avait une déclaration à faire, et, on le conduit dans une salle de l'hôtel de ville. il fit durant plusieurs heures une dictée au greffier, il espérait probablement une grâce et faisait tout pour retarder l'instant ultime. c'est le testament cité plus haut dans cette page.

 Cependant la foule s'impatientait, cinq mille personnes étaitent entassées sur la place de grève depuis le matin. La foule commençait à hurler d'autant qu'une pluie fine et froide vint à tomber. c'est vers huit heures qu'enfin sortit Favras. il faisait nuit et des lampions éclairaient la place de grève. Favras s'avança vers le gibet en criant plusieurs fois: " citoyens, je meurs innocent, priez Dieu pour moi." Le boureau disposa la corde et poussa le condamné dans l'éternité...Le corps fut vite retiré de la place de grève, il était de coutume que la foule s'en empare et lui fasse subir d'horribles outrages...il échappa à cette humiliation et fut inhumé le soir même à l'église saint Jean de Grève...

voici le résumé issu de ce livres: "la chute de l'ancienne France" pour plus de détail cliquez sur ce lien.

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