Anecdotes

Extrait de "Légendes de Loir-et-Cher". Par Cartraud.

 Il y avait jadis à Blois, au Bourg-Moyen, une abbaye qui fut détruite à la révolution. Plus de cinq siècles auparavant, Saint Louis avait donné aux moines de cette abbaye, dit-on, une relique d'importance: l'une des épines de la couronne du Christ. Ce cadeau attira dans le quartier beaucoup de monde et l'enrichit à tel point , raconte-t-on, que les moeurs s'y dégradèrent. Lorsqu'un abbé du nom d'Hervé voulut y remettre de l'ordre, trois de ses confrères, pour l'en empêcher, lui tendirent un piège. L'attendant le long d'une route qu'il devait emprunter, ils tuèrent Hervé à coup d'épée. Pour faire croire à leur innocence, ils allèrent eux-même rapporter qu'ils avaient trouvé leur confrère mort. Mais, d'après la légende, lors des funérailles du bon abbé, ses plaies se rouvrirent à l'approche des vilains. L'assemblée comprit que ce miracle désignait les coupables, qui payèrent pour leur crime.

 L'hostellerie de la gerbe d'or: Il y avait jadis à Blois une "Hostellerie de la Gerbe d'or" dont d'aucuns disent qu'elle était ensorcelée, tel qu'en témoigne l'histoire suivante: un homme bossu, qui dormait à l'hôtel, fut réveillé durant la nuit par trois jeunes gens descendus dans sa chambre par la cheminée. Ceux-ci voulaient jouer aux cartes, ce que notre homme accepta. Comme les trois garçons étaient chirurgiens à l'école de Montpellier, ils proposèrent au blésois de lui retirer sa bosse. Une fois la protubérance enlevée-avec grande facilité- ils l'accrochèrent à la cheminée. Le lendemain un autre bossu, ayant eu vent de l'histoire, résolut de dormir dans la même chambre. Durant la nuit, les trois jeunes gens se firent encore voir et jouèrent aux cartes avec l'occupant. Mais, lorsque celui-ci leur demanda d'ôter sa bosse, les chirurgiens refusèrent et, voulant faire un exemple afin qu'on ne les dérangeât plus, accrochèrent sur la poitrine du malheureux la bosse du précédent occupant.

Le vin du prêtre Herbert: Selon la légende, Herbert était un prêtre résidant à Blois, du côté Vienne. Il avait l'habitude de faire le déplacement jusqu'à Selles-sur-Cher pour y rendre hommage à Saint Eusice, son maître, qui avait là-bas son tombeau. Revenant de l'un de ces pélerinages, Herbert aurait retrouvé le quartier Vienne envahi par l'ennemi. Les soldats, dit-on, enfoncèrent la porte de la cave du curé pour lui voler son vin, tandis que ce dernier protestait que le breuvage était celui d'Eusice et que, au nom du saint maître, il ne fallait pas y toucher. Ne l'écoutant pas, les voleurs, forçant l'un des barils, auraient eu la malheureuse surprise de constater que le vin s'était solidifier. Il suffisait à Herbert de s'en approcher, poursuit l'histoire, pour que la procédure s'inverse. La légende conclut en disant que, tant qu'il y eut de ce vin, ceux qui en burent furent libérés de leurs maux.

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