Histoire

 

la Baronnie d'Amboise:

La ville d'Amboise est située à six lieues au levant de celle de Tours, au pied d'un coteau baigné par la Loire. Son château, qui a été long-temps le séjour de plusieurs de nos rois, est sans contredit le plus ancien de ceux de la province. On y voyait encore du temps de Saint Martin des traces de son antiquité. Sulpice Sévére rapporte qu'il y avait alors un temple magnifique où se trouvait une idole qui maintenait les habitans dans leurs anciennes superstitions. Ceux-ci s'étant opposés à ce qu Marcellus, curé d'Amboise, la fit abattre, saint Martin fut obligé d'aller lui-même sur les lieux pour la détruire. Cependant l'existence de ce temple ne serait pas la preuve qu'il y eût alors un château. Ceux qui ont parlé de son antiquité se sont principalement appuyé sur le traité qui a pour titre: "de compositione castri Ambasiae, etc.." par la moine Jean, dit l'anonyme de Marmoutier; mais cet ouvrage, rempli de fables et d'anachronisme, ne peut mériter aucune confiance. Les faits y sont presque toujours ou inventés, ou altérés par l'ignorance ou la crédulité. Selon cet auteur, dont le récit a prévalu jusqu'à certain point, ce château devrait sa première fondation à Jules César, qui, après avoir pris Bourges, serait venu camper à dix lieues d'Amboise, pour de là se porter sur la ville de Tours. Ces détails à la rigueur pourraient être vrais; mais ils ne sont appuyés de l'autorité d'aucun autre écrivain, aucun auteur avant Sulpice Sévére n'ayant parlé de la ville d'Amboise, dont César à coup sûr n'eût pas manqué de faire mention dans ses commentaires. A la vérité on y voit qu'il laissa deux légions en Touraine; mais il est probable que ces treize mille hommes furent répartis sur différens point de la province, puisque leur séjour n'avait d'autre but que de tenir le pays en respect.

Malgré toutes ces incertitudes on ne peut se refuser à croire qu'il existait un fort ou une espéce de camp retranché pour la sureté de quelques cohortes, que César aura dû placer sur les hauteurs d'Amboise. Ce n'est pourtant que par la tradition qu'on a pu avancer que ce fort, détruit par les Bacaudes, fut reconstruit vers l'an 350 par Anicien, que nous savons avoir été en ce temps comte ou gouverneur pour les Romains du pays des Turones. Effectivement cette éminence avait conservé depuis le nom de Motte Anicien: mais on doit ranger au nombre des fables la donation qu'une prétendue Lupa aurait faite à Clovis du domaine d'Amboise, et cela parce qu'il y avait, dit-on, une porte appelée la porte de Louve. Ainsi tout en convenant de l'antiquité du fort Anicien, on peut assurer sans crainte que nous ne savons rien de positif sur l'origine d'Amboise, qui ne s'est agrandi que successivement.

Ce qu'il y a de plus certain, c'est que, vers l'an 540, saint Baud, sixième évêque de Tours et grand référendaire du roi Clotaîre Ier, était seigneur du château qui existait alors; son fils eut des enfans qui continuèrent sa postérité. Adalard, archevêque de Tours, et Raymond son frère, évêque d'Angers, le possédaient au commencement du IXème siécle; mais lorsqu'ils étaient encore en bas âge, Charles le Chauve leur en avait oté le gouvernement et y avait mis garnison. Ce n'était probablement qu'un acte conservatoire; car le roi Eudes, à la prière de ces deux prélats, le rendit à Ingelger Ier, qui avait épousé leur niéce Adelinde. A ingelger succéda Foulques le Roux son fils, comte d'Anjou, père de Foulques-le-Bon, et à celui-ci Geoffroy Grisegonnelle. Après lui vint Foulques-Nerra, dont le fils Geoffroy, qui n'avait point d'enfans, laissa ses états à Geoffroy-le-Barbu et à Foulques-Réchin ses neveux.

Amboise se trouvait partagé entre trois seigneurs. Le comte d'Anjou possédait le principal château, avec cette partie de la ville, jusqu'à l'Amasse, qu'on nommait autrefois la maison consulaire. Sulpice d'Amboise avait l'autre moitié qu'on appela depuis la Tour. Elle s'étendait jusqu'à l'église saint Denis, excepté un petit canton qui formait la baronnie de la Maison-Fort. Le domaine dépendant de la Tour, en deçà de l'Amasse, avait été donné à Hémon, premier seigneur de Buzançais, par Charles le Chauve. Archambault de Buzançais, son petit-fils, y avait élevé une tour en bois que Sulpice de Buzançais, trésorier de saint Martin, fit reconstruire en pierre. C'est ce qu'on appelait la Tour-Fondue. Il y avait une forteresse au dessus du château, au lieu nommé autrefois la Motte-Anicien, puis la Motte-aux-Conins, ensuite la Motte-Fourcroy. Les seigneurs de ces trois places, dans la même enceinte, se firent long-temps la guerre, jusqu'à ce que ceux de la tour, ayant détruit la Motte-Fourcroy, se rendissent maîtres de l'ancien château, et donnassent naissance à l'illustre maison d'Amboise, qui réunit les trois seigneuries dans un seul et unique château.

Lysois ou Lisoye, seigneur de Bazougers, sénéchal d4anjou, est celui qu'on reconnait pour le chef de cette famille. Il était fils de Hugues, seigneur de Lavardin et d'Adeline de Sainte Suzanne. Son nom, célébre parmi tous ceux du pays, fut d'un heureux présage pour la grandeur de la maison d'Amboise, que nos anciens poètes français ont depuis surnommée la race de Mars. Il rendit d'importans services à Foulques-Nerra, qui l'en récompensa par la seigneurie de Cigogné, et lui procura l'alliance d'Hersinde ou Elinde de Buzançais, qui lui apporta en dot la tour d'Amboise, d'où cette famille a pris son nom, ainsi que les seigneuries de Mouzay et de Verneuil. de ce mariage sortirent quatres garçons et trois filles. l'un d'eux, Sulpice fut seigneur d'Amboise. Il se rendit maître de la Motte-Fourcro, fit raser cette forteresse jusqu'aux fondemens, défendit la tour d'Amboise pendant cinq semaines contre toutes les forces de Foulques-Réchin, et parvint ainsi à lui en faire lever le siége. Il fit depuis sa paix avec le comte à condition que la tourserait mise en sequestre, et donna son fils pour ôtage. Il épousa Denise de Fougéres, qui lui apporta de grands biens en mariage (chaumont, saint cyr..) Sulpice mourût au Château de Roche-Corbon le 1erjuin 1080."

Hugues , le fils qui avait été donné en ôtage fut mis en liberté en 1085. il aurait été fait ensuite prisonnier par les Anglais, et conduit à Bonneval, d'où il s'échappa. Il se croisa en 1096 et alla en terre sainte. Geoffroy-Martel, fils de Foulques-Réchin lui donna sa soeur utérine en mariage, avec la promesse de lui laisser le château d'Amboise à la mort de son père...mais Geoffroy mourût avant Foulques son père. De peur que Foulques ne tienne pas la promesse de son fils, Hugues s'empara du château d'Amboise, puis de celui de Montrichard qu'on lui avait usurpé. Hugues fit construire le pont de pierre sur la Loire en face du Château. Il fit construire aussi l'église saint Thomas et créa la fondation des treize pauvres, en mémoire des treize apôtres, nourris pendant tout le carême aux frais des seigneurs d'Amboise. Hugues mourût en 1128, au retour d'une croisade.

Sulpice II son fils, prit la succession. Il naquit en 1105. il fut souvent heureux dans ces combats avec les voisins. seul le comte de blois, Thibault le Bon lui tint tête. Il mourut en 1153.

Son fils Hugues II, seigneur d'Amboise , de Chaumont et de Montrichard avait été fait prisonnier lors de la guerre contre Thibault de Blois. il fut mis en liberté,ainsi que son frère, en 1154 au mois de septembre gràce au traité qui unissait Thibault de Blois et Henri, duc de Normandie, depuis roi d'Angleterre. Mais Thibault voulut reprendre le château, il dut le rendre en décembre 1157 à Henri qui le fit fortifier. une coalition reprit le château de Chaumont, que Henri reprit malgré tout et donna à Hugues d'Amboise. celui-ci ne cessat alors de faire la guerre à Thibault de Blois que lorsque le mariage entre son fils ainé,Sulpice, et Isabelle, fille de Thibault eut lieu. Sulpice III quitta le premier le service du roi d'Angleterre et devint l'allié de philippe Auguste. En 1202, il aida le roi de France. Mathilde, sa fille lui succéda. Malgré deux mariage, elle n'eut pas d'enfants et, c'est donc son cousin germain , Jean de Berrie qui hérita.

Jean mourut en 1274 et s'est son fils Jean, deuxième du nom, qui hérita. il eut trois fils, dont Hugues qui devint le chef de la lignée de Chaumont. il eut Gibert, grand archidiacre de Tours en 1304-1312, et enfin Pierre Ier qui lui succéda.

Pierre Ier eut cinq fils et c'est Ingelger qui lui succéda.

Ingelger dit le "Grand" fut fait prisonnier à la bataille de Poitiers en 1356. il fut délivré et servit de caution au roi Jean. Il agrandit le domaine familiale et c'est Pierre II qui lui succéda.

Pierre II fonda les cordeliers d'Amboise et mourut en 1416 sans postérite. c'est le fils de son frère Ingelger qui lui succéda: Louis d'Amboise.

Louis complota contre Charles VII, une peine de mort fut même prononcée contre lui. ses biens furent confisqués, puis rendu, sauf Amboise et Château-Gonthier. ses deux villes furent annéxées à la couronne et Louis fut donc le dernier seigneur d'Amboise.

c'est sous les régnes deCharles VII, de Louis XI et de Charles VIII que la ville prit de l'ampleur. Charles VIII voulut même en faire sa demeure principale. il voulut le rendre magnifique mais sa mort fit abandonné le projet. Seul la chapelle et les deux tours qui s'élévent depuis le pied du roc furent achevées.

Louis XII son succésseur, fit faire la grande galerie et le balcon.

puis ce fut François Ier qui fit l'appartement du roi et de la reine.

Marie de Médicis, veuve de Henri II fit construire une chambre avec quatre gros piliers. Un astrologue lui avait prédit la chute d'ungrand édifice.

quelques ambitieux voulurent avoir Amboise, mais la ville resta à la couronne. Henri III y fonda un collége  en 1578.

ensuite une description des édifices religieux s'ensuit...si cela interesse:  HISTOIRE DE TOURAINE    Tome III  par J-L Charmel

 

 

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