Histoire

L'abbaye bénédictine de Massay a été fondée en 738 par un comte d'Aquitaine. L'empereur Charlemagne vint visiter l'école de l'abbaye et, pour marquer son plaisir, laissa un trésor.

Cette visite de l'empereur a vraisemblablement eu lieu alors que le nombre de moines n'était pas trés important. sur un document de 814, il est mentionné que Raoul, comte d'Aquitaine, fit reconstruire l''abbaye et y plaça 40 moines.

vers 850- 900: Gérard de Roussillon, comte de Bourges, ayant restauré le monastère de Massay, donna à ces religieux "Outre la baronnie de Graçay, le fief appelé la Celle de saint Phallier, c'est à dire Chabris avec toutes ses dépendances, sans se soucier des droits de l'abbé de Selles et de l'ancienne donation de Wulphin.

Massiacum, Massayum, Massay, bourg du Berry (Cher); anc. abb. de S. -Benoit, fondée au VIIIème siècle; elle avait le privilège de battre monnaie. 

En 873, une bande de pillards normands, partis de Vierzon, mit le siége devant l'abbaye, s'en empara et la détruisit.

Les moines, nullement découragés, entreprirent avec le concours des habitants du bourg et le concours financier du comte de Bourges, de reconstruire leur monastère.

Après la mort de saint Bernon (927), qui gouvernait six monastères, trois furent confiés à la conduite de saint Odon; ce furent 

les monastères de Cluny (nouvellement fondé, l'an 910, à cinq lieues de Mâcon, sur la Grosne), de Massay (près de Vierzon, aujourd'hui

 département du Cher), et de Déols du Bourg-Dieu. "Durant l'époque féodale, les abbayes de Massay et de Cluny entretinrent des relations

trés suivies, puisqu'un moine, nommé Odon, s'intitulait "Abbé de Massay, Cluny et Déols". La culture de la vigne au lieudit Bel air, date de

cette époque."

Hervé de Tours coopéra à la fondation de l'abbaye de Preuilly (vers 1002-1007) pour laquelle il demanda probablement des moines à Massay-en-Berry.

En 1128, un nouveau malheur s'abattit sur le monastère qui fut entiérement détruit, ainsi que la majeure partie du Bourg, par un incendie.

après 1130: Gimon de Mehun, fut le premier seigneur de Selles qui fit de cette ville sa résidence habituelle. Son principal exploit fut d'avoir participé avec d'autres seigneurs au pillage de la célèbre abbaye de saint Satur. Excommunié par Pierre de la Châtre, archevêque de Bourges, il tint tête au prélat et pilla encore l'abbaye de Massay.(Bulletin de la société académique du centre.)

Une nouvelle reconstruction eut lieu et dura 10 ans. Tout ce qui avait pu être récupéré fut réemployé et les deux fenêtres romanes qui se trouvent côté Nord de l'église sont tout ce qui reste de l'ancien édifice.

Au cours du XIIième siécle, furent le chapelle saint-Loup et la salle Capitulaire, lieu de réunion des moines.

Toutes communauté se doit d'avoir des chefs. L'abbaye eut des abbés, qui à de rares exceptions, furent de souche noble. le plus connu de tous est certainement Bertrand de Chamborand qui fit construire la tour qui porte son nom. Les abbés portaient mitre et crosse et avaient droit de battre monnaie.

En 1258, le roi saint-Louis vint rendre visite à Massay.

En 1484, il se réveille dans la réaction générale de la France contre l'absolutisme. A Saint Magloire, à Corbigny, à Bourgdeols, à Massay, 

à Saint-Maixent, la majorité des moines se révolte contre les abbés « pourvus » par Louis XI et Sixte IV . Ces oppositions se prolongent 

pendant le gouvernement de Charles VIII, puis sous le règne de Louis XII.

Au début de XIVème siécle, un tremblement de terre au mois de novembre, secoua notre région, mais les dégats ne furent pas trés importants.

Avec la guerre de cent ans, les malheurs recommencèrent. Les troupes anglaises, stationnées à Vierzon, attaquèrent Massay en 1360, pillèrent et brûlèrent tous les bâtiments. En 1361, les anglais étaient maitres de Palluau, Buzançais, de Chabris, de Briantes, de Breuillamenon, de Massay, de Vouzeron, de Sainte Thorette, de l'abbaye de Noirlac, d'Epineuil, de saint Amand, du château de Montrond, etc...

Une troisième reconstruction fut entrepris à la fin du XIVème et l'église, telle qu'elle se présente aujourd'hui date de cette époque, sauf le clocher (1493).

Durant les guerres de religion, au cours de l'année 1562, aux environs de pâques, les protestants attaquent l'abbaye, tuent un des religieux et s'emparent des trésors. Les églises des environs furent également pillées.

Cinq ans plus tard, nouveau pillage par les protestants venus de Gascogne sous le commandement de Pardaillan. La destruction des statues date en grande partie de cette époque.

Avec le XVIIème siécle commence le déclin de l'abbaye. Les abbés nommés par le roi, n'étaient pas obligatoirement des religieux. Souvent en remerciement de services rendus, le monarque donnait telle où telle abbaye à un personnage de sa cour, homme où femme. Cette personne vivait à la cour et se contentait de se faire servir des rentes confortables.

En 1733, pour lutter contre la corruption des moeurs et le manque de discipline monastique, l'Archevêque de Bourges, M. de la Rochefoucauld entreprit de faire le ménage dans les abbayes de son diocése. Il vint à Massay et un lamentable spectacle s'offrit à ses yeux. Des moines sans abbé, habitaient le monastère. Les batiments tombaient en ruines et les champs n'étaient plus cultivés. Mgr de la Rochefoucauld avait conclu en mars 1735 à la suppression de cette communauté.

Le départ des bénédictins fut décidé et l'affectation à un autre ordre religieux envisagée. Mais des difficultés surgirent et, en 1735, le 18 mars, après consultation des curés de Vierzon et de saint Paxent, la suppression de la communauté fut décidée.

En 1739, sur nouvelle décision de l'archevêque, l'église abbatiale saint Martin devint église paroissiale en remplacement de l'église saint Paxent qui menaçait ruine.

L'abbaye qui avait marqué la vie massayaise durant milles ans disparaissait. En effet, depuis dix siécles, seuls les moines avaient assuré l'éducation intellectuelle par leurs écoles. Ils possédaient des librairies et la plupart des renseignements que nous possédons sur ces époques proviennent de leurs manuscrits. Les pauvres étaient secourus par les religieux qui assuraient, en outre, le service médical. L'abbaye possédait une léproserie, sise au Bois Messire Jacques et le grand nombre de malades les obligea à construire une annexe sur la route de Thénioux. Le nom du quartier "Saint-Ladre" provient de la présence de cet établissement.

L'abbaye de Massay (Massiasense Coenobium) est une ancienne abbaye dont la chronique a beaucoup d'autorité dans l'histoire, surtout pour les règnes de Charles-Martel et de ses enfants.(Mémoire de la généralité de Bourges..)

Par décret en date du 4 février 1915, la salle capitulaire de l'ancienne abbaye de Massay est classée parmi les monuments historiques.

Extrait de "Histoire de Sainte-Sévère-en-Berry." par Emile Chénon. Edition 1888.

      Le grand chemin d'Orléans à Toulouse, qui, d'après un guide publié en 1552, passait par Saint-Chartier, la Châtre, Notre-Dame-de-Lasenay, le Mas-saint-Paul, et Prébenoist, fut, dit M. de Raynal, constamment livré aux pillages des gens de guerre. Or ce chemin laissait Saint-Sévère à l'est, à cinq kilomètres seulement; c'est dire que la ville, dont les fortifications étaient alors dansun état déplorable, ne fut as épargnée. En 1367, Nicolay constatait qu'elle était "toujours foullée des gendarmes et souldatz passans". Cette année même, une armée calviniste levée dans le midi avait suivi le chemin en question, pour aller au Nord d'Issoudun piller l'abbaye de Massay.

Extrait de "Histoire de l'ordre de Cluny:..."Par J-Henri Pignot. Edition 1868.

   On ne peut douter que ce soit l'influence de Guillaume-le-Pieu qui ait fait confier, vers le même temps, à Bernon l'abbaye de Massay près de Vierzon en Berry, bâtie vers le milieu du neuvième siècle par Egon, que l'on suppose avoir été comte de Bourges...

Extrait de "Revue du Centre."

15 Octobre 1887: A Déols, près Châteauroux, sur les bords de l'Indre, Ebbes le Noble avait fondé une abbaye sous la dépendance du bienheureux Bernon, abbé de Cluny et de Massay.

15 Juin 1879: En 1026 le Roi Robert était vainement venu assiéger le château de Massay appartenant à Eudes, seigneur de Déols.

15 Décembre 1882: Peu de temps après la publication de l'édit, le 1 mars 1562, la nouvelle se répandit dans tout le royaume qu'un horrible massacre de protestants avait eu lieu à Vassy par les ordres du duc de Guise. Les réformés de Bourges se mirent sur leurs gardes. Bientôt des bandes protestantes parcoururent le pays. Aux environs de la fête de pâques, une de ces bandes envahit, pendant la nuit, le bourg de Massay, pénétra dans l'abbaye, tua un des religieux, brisa les portes de l'église, et s'empara de toutes les richesses dont la piété des fidèles avait enrichi son trésor. Le sous-prieur, frère Charles Hervet, se sauva, et il fut tellement poursuivi qu'il montrait le lendemain sa robe percée de plus de dix-sept coups d'arquebuse qu'on lui avait tirés. Les églises voisines furent également pillées.

 

Extrait de "Géographie du département du Cher". par Adolphe Joanne. Edition 1880.

  ...Les grands monastères fondés sous les deux premières dynasties royales sont: sous Clotaire II, l'abbaye Saint-Sulpice, dans un faubourg de Bourges; celle de Charenton(620); celle de Massay (commencement du neuvième siècle); celle de Dèvre, transférée en 926 à Vierzon.

Extrait de "Notices sur les châteaux, abbayes..." Par André-Horace-François de Barral. Edition 1898.

  Les "La Châtre" possédaient plusieurs fiefs dépendant de la seigneurie de la Maison Fort; dans celui de Lamotte près Massay, était leur lieu de rendez-vous lorqu'ils allaient chasser dans la forêt de ce nom. La forêt de Massay, aujourd'hui réduite à trois cents arpents, en contenait alors 3000, et le bois y croissait si promptement que douze arpents plantés par M. Berthelot, abbé de Massay, furent cinquante ans après délivrés à M. de Bonneville, son successeur, comme quart de réserve.

Extrait de "Bulletin de la société industrielle."Edition 1883.

   De riches gisements (de fer) étaient exploités autrefois dans les vallées de l'Arnon, du Cher, de la Sauldre et ont donné certaines années un chiffre de 80000 tonnes de minerai. Massay, Allouis, Saint Eloi de Gy, Boucard, furent célèbres jusqu'en 1908, date où l'extraction fut arrêtée par suite du peu d'importance des ressources disponibles.

Extrait de " Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse." Edition 1838.

M. Louis Lacrocq communique une carte postale représentant la tour de l'église de Massay (ch.-l. de comm. du canton de Vierzon, Cher) et donne au sujet de ce monument les explications suivantes: 
    Cette tour de 4 étages, constituant un clocher-porche, est d'une élégance sobre. Elle a été construite par Bertrand de Chamborand en 1493, alors qu'il était abbé de l'abbaye de Massay, dépendant de l'ordre de Saint-Benoit.
    Bertrand de Chamborand appartenait à la grande et antique famille, dont le berceau a été la localité creusoise de ce nom. II était fils de Jacques, seigneur de Droux, La Clavière et Puy-Bernard, et de Marguerite Chauvet. (Nadaud, Nobiliaire, t. I, p. 657). Avant lui, son oncle Gilbert, prévôt de Naves en Bas-Limousin, avait été aussi abbé de Massay.
    Un cartouche, au-dessus d'une des portes de la tour, au rez-de- chaussée, contient les armes des Chamborand: d'or à un lion rampant de sable, armé et lampassé de gueules, et cette inscription: Révérend Pere en Dieu, frère Bertrand de Chamborand, a fait faire ceste présente tour l'an mil cccc I xxxx et trois. La balustrade ajourée du sommet de la tour porte les initiales de l'abbé. Ses armes et son nom figurent également sur une cloche qu'il avait donnée à l'abbaye.

 

Personnages: Ingon appartenait par sa naissance à la famille royale et fut le condisciple du roi Robert à l'école de Gerbert. Il était abbé de Massay dans le Berry, lorsqu'il fut appelé à succéder à Morard 
en 1014, et mourut le 23 janvier 1026, après avoir gouverné Saint-Germain pendant douze ans. 

                      Charles de l'Aubépine, marquis de Châteauneuf, le garde des sceaux, fut aprés Guillaume de l'Aubépine, abbé de Massai, ainsi que de preaux et de Noirlac.vers 1600 (Avant eux, il y aurait eu Sébastien de l'Aubespine, abbé de Bassefontaine, de Massay et de saint Martin en pontoise,....)

                      Je, Sébastien de l'Aubespine, évesque de Limoges, conseiller du roy en son conseil privé, seigneur de Verrières, certifie, par cet acte escrit 
et signé de ma main, que cecy est mon testament et dernière volunté, laquelle, en cas  cy-après il n'apparoistroit d'aultre ordonnance de môy, 
je veux, entends et ordonne avoir heu après ma mort; ayant mandé, estant en pleine santé, les soussignés notaire et tesmoings, afin aussi d'attester 
 le contenu cy-dessus véritable et valable. Fait en ma maison et abbaye de Massay en Berry, l'an mil cinq cent soixante et dix-huit, le douzième jour de  
décembre, régnant le roy Henry troisième, que Dieu veuille par sa bonté conserver. Signé : S. DE L'AÛBESPINE, E. de Limoge, etc.. 

Sébastien de l'Aubespine: né en 1518; doyen de bayeux, abbé de Massay; prit possession de l'évéché de limoges le 16 juillet 1558; mort le 2 juillet 1582.
 
                      Pierre Bourdelot, Abbé de Massay

BOURDELOT ( l'Abbé, dont le vrai nom était Pierre Michon ), fils d'un chirurgien de Sens, retiré à Genève naquit dans cette ville en 1610. Il s'appliqua à la médecine, et fut decin du grand Condé. Christine, reine de Suède, l'appela en 1651 auprès d'elle, et obtint ensuite pour lui l'abbaye de Massay.( pour qu'il ferme sa bouche...la reine de Suède lui avait sûrement fait des confidences dont il se serait servi pour faire une sorte de chantage) Il mourut à Paris en 1685. Un valet inconsidéré mit un morceau d'opium dans un purgatif qu'on devait lui donner ce poison le jeta dans un assoupissement. On voulut l'éveiller, on le brûla, la gangrène se mit à sa plaie, et il en mourut. On a de lui plusieurs traités. Le pape lui avait permis d'exercer la médecine gratuitement. Il laissa en manuscrit un Catalogue de livres de médecine avec des notices sur les vies des auteurs et la critique de leurs ouvrages.

                      Azenaire, abbé de Massay, dénature les litanies de saint Martial.(d'après lui, saint Martial était considéré comme un apôtre à Constantinople). Azenère, abbé de Massay en Berry, disait:" Jamais, dans nos monastère de France, je n'ai vu mettre saint Martial à un autre rang qu'à celui d'apôtres...Avant de prendre l'habit de moine, lorsque je me rendais à Jérusalem, me trouvant à constantinople, dans la basilique sainte Sophie, la veille de la pentecôte, j'assistais à un office solennel, et je me souviens d'avoir entendu les grecs, dans leurs litanies, nommer saint Martial, après les douze, dans la série des apôtres."

                     Bernard-Marie-Gabriel, abbé de Massay, mort le 12 juin 1788, à quatre-vingts ans.

                     François Baucheton, député à l'assemblée constituante de 1789, membre de la convention nationale, député au conseil des cinq cents et représentant à la chambre des cent jours, né à Massay le 2 mars 1749, mort le 9 juin 1838 à Massay.

                     Mme  E. Porcher de Labreuil. Château de Massay et la Motte d'Hyors.

                     M. et Mme H. Gaultier: Château  le Ponthereau.

                    M le président Auger, président homoraire du tribunal d'Issoudun, décédé au mois de Mai 1862 et enterré à Massay dans une tombe de famille.

 

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